L’île de Jersey annoncera une nouvelle taxe sur les vapes dans le budget de cette année, a déclaré le ministre des Finances.
La députée Elaine Millar a indiqué que cette politique s’inscrivait dans le cadre d’un effort global visant à « dissuader » les enfants et les jeunes de vapoter, à réduire la consommation de nicotine et à améliorer la santé publique, plutôt qu’à générer des revenus.
La taxe sur les vapes sera intégrée dans les prochains plans de dépenses du gouvernement, lesquels requièrent l’approbation de l’Assemblée des États et sont généralement débattus en fin d’année.
Inquiétudes quant à l’incitation au tabagisme
Cette mesure intervient après que de nouvelles données ont révélé que plus de la moitié des insulaires âgés de 16 à 34 ans avaient utilisé des vapes au moins une fois. Cependant, la députée Millar a précisé qu’il fallait veiller à ne pas encourager les gens à fumer – ce qui est bien plus nocif que le vapotage – à la place.
« Il s’agit avant tout des impacts sur la santé liés à la tentative de dissuader les enfants et les jeunes de vapoter, mais cela doit être équilibré avec la nécessité de ne pas inciter les gens à fumer, » a-t-elle déclaré lors d’une récente audience du Corporate Services Scrutiny Panel.
Le directeur de la Santé publique, Peter Bradley, a expliqué au panel que la taxe serait mise en place après une campagne de sensibilisation au vapotage et le lancement d’une nouvelle « stratégie sur le tabagisme et le vapotage » prévu pour le début de cette année.
Avec l’interdiction des vapes jetables prévue à partir du 1er juin, en conformité avec le reste du Royaume-Uni, cette stratégie envisagera de renforcer la réglementation concernant les vapes réutilisables et autres produits nicotiniques afin de prévenir une adoption accrue chez les jeunes.
Le vapotage, moins nocif que le tabagisme
Bradley a déclaré : « Il est bien établi que le vapotage est moins nocif que le tabagisme et constitue une méthode utile pour aider les fumeurs à arrêter. Cependant, nous avons constaté une augmentation du nombre de personnes choisissant de vapoter, y compris chez les jeunes.
« Bien que la majorité des jeunes ne vapotent pas, nous savons qu’il faut faire davantage pour protéger nos enfants et nos jeunes de l’usage des vapes et de la nicotine, tout en maintenant leur attrait pour les adultes souhaitant arrêter de fumer. »
Actuellement, les produits de vapotage sont soumis à une TVA de 20 %, mais, contrairement au tabac, ils ne sont pas non plus soumis à une taxe spéciale.
L’annonce de cette taxe intervient après que la chancelière britannique Rachel Reeves a annoncé une mesure similaire en octobre.
Au Royaume-Uni, les vapes seront taxées à hauteur de 2,20 £ par 10 ml d’e-liquide à partir d’octobre 2026, tandis que la taxe sur 100 cigarettes augmentera de 2,20 £ afin de « maintenir l’incitation financière à passer du tabac au vapotage », selon le gouvernement.
Cette taxe sur les vapes devrait rapporter environ 15 millions de £ (36 millions d’euros) d’ici l’année 2029/30.
D’autres pays qui taxent les vapes
La mise en place d’une taxe sur les vapes devient une mesure de plus en plus courante.
La Pologne s’apprête à introduire des hausses significatives de taxes sur les vapes et les e-liquides à partir de juillet.
Les vapes jetables se verront appliquer une taxe de 40 PLN (9,47 €) par unité, faisant passer les prix de détail de 30 PLN (7,10 €) à environ 80 PLN (18,93 €). La taxe sur les e-liquides va également exploser, atteignant 1,8 PLN (43 cents) par millilitre d’ici 2027 – le taux le plus élevé de l’UE. Des experts ont averti que ces mesures pourraient éliminer les produits de vapotage du marché, tout en profitant aux géants traditionnels du tabac et en incitant les gens à fumer.
La Belgique ajoute une taxe de 0,15 € par millilitre sur tous les e-liquides. En Estonie, c’est 0,20 € par millilitre, en Allemagne 0,26 € et en Finlande 0,30 €.
