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EU TPD vape ban

OPINION : La Commission tente de piéger les pays de l’UE qui soutiennent la réduction des risques. Ils ne doivent pas tomber dans le panneau.

MISE À JOUR – 3 novembre 2025 – nous avons vu la version du document qui sera discutée par les ambassadeurs de l’UE mercredi. L’interdiction éventuelle des produits à base de nicotine moins nocive fait toujours partie du texte.

Lorsque les négociations européennes se prolongent tard dans la nuit, cela signifie invariablement que « nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord sur quelque chose ». C’est exactement ce qui s’est passé hier lors de la réunion des pays de l’UE visant à déterminer la position de l’Union sur la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui sera examinée plus tard dans le mois aux Nations unies à Genève. Il n’y a pas encore de fumée blanche, et il y a apparemment un risque que l’UE ne prenne pas position sur certains points.

D’après ce que j’ai compris, il y a deux camps. Le premier, que nous appellerons les prohibitionnistes, est dirigé par la Commission, la Belgique (qui semble vouloir céder le marché de la nicotine aux trafiquants de cocaïne), la France et l’Irlande. Ils veulent que l’UE participe à la prochaine réunion de l’OMS sur la lutte antitabac en soutenant des résolutions qui approuveraient l’interdiction de produits à base de nicotine plus sûrs.

Les seconds, que nous appellerons les pragmatiques, sont menés par l’Italie, la Grèce, la Suède et la Tchéquie. Sans surprise, ces pays ont constaté les avantages des produits à base de nicotine plus sûrs au cours des dernières années et ne veulent pas y renoncer. Ils n’accepteront pas de parler d’une interdiction.

Une chose que je n’arrête pas d’entendre à propos de la réunion d’hier me préoccupe. Apparemment, le représentant de la Commission n’a cessé de répéter que la position de l’UE dans le cadre de la COP ne devait pas être considérée comme un prépositionnement en vue de la révision de la directive européenne sur les produits du tabac, prévue pour l’année prochaine.

La Commission tient à souligner que la position de l’UE (et par conséquent le résultat de la COP) n’est pas contraignante pour les États membres et n’aura pas d’impact sur la révision de la DPT. Contrairement à tous les attachés présents dans cette salle, à l’exception d’un seul (je crois), à la quasi-totalité des lobbyistes qui couvrent l’événement et à l’ensemble de la presse qui le suit, j’étais présent en 2013, lors de la dernière révision de la DPT. C’est pourquoi, en toute connaissance de cause, je dis que c’est de la foutaise. C’est un piège, et les pragmatiques ne doivent pas s’y laisser prendre.

Pour s’en convaincre, il suffit de lire la première page de l’exposé des motifs de la proposition de DPT 2012 de la Commission. « Il est important d’assurer une mise en œuvre harmonisée des obligations internationales découlant de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT), qui est contraignante pour l’UE et tous les États membres », peut-on lire dans la note, « ainsi qu’une approche cohérente des engagements non contraignants de la CCLAT, s’il existe un risque de transposition nationale divergente ».

C’est écrit noir sur blanc. Même les engagements non contraignants pris par l’UE lors de la COP, sur la base de la position adoptée aujourd’hui par les États membres, reviendront à la charge lorsque la Commission proposera une interdiction des sachets de nicotine ou des arômes de vape dans le cadre d’une directive sur le tabac renforcée.

« Nous devons le faire parce que la CCLAT le dit », s’écrieront-ils, même si les engagements pris ne sont pas contraignants. C’est à cela que sert la CCLAT : un bâton pour frapper les enfants récalcitrants qui osent remettre en cause le statu quo prohibitionniste.

Tout au long du processus législatif en 2013, les représentants de la Commission et du contingent d’ONG prohibitionnistes ont répété ad nauseam qu’une nouvelle législation était nécessaire pour garantir que l’UE se conforme à la CCLAT (qui, comme ils aiment à le souligner, est juridiquement contraignante pour les signataires).

Je me souviens que Martin Seychell – alors directeur général adjoint de la DG SANTE – l’a dit à la commission ENVI du Parlement européen. Je me souviens que Dominick Schnickels, le rusé chef d’unité pour le tabac (qui était bien trop intelligent pour rendre compte à Seychell, si vous voulez mon avis), me l’a dit directement lors d’une réunion que j’ai eue avec lui vers la fin du processus. Je me souviens que des députés européens et des ONG l’ont répété comme si c’était de l’évangile. « La CCLAT le dit, il doit donc en être ainsi.

Ainsi, si – comme le souhaite la Commission – les pays favorables à des produits à base de nicotine plus sûrs approuvent un texte qui soutient, par exemple, l’interdiction des sachets de nicotine, texte qui est ensuite adopté par la Conférence des parties, alors, lorsque la Commission proposera une interdiction des sachets de nicotine à l’échelle de l’UE dans le prochain DPT (ce qu’elle ne manquera pas de faire), elle prendra son bâton en forme de CCLAT et l’utilisera pour battre les Italiens, les Suédois, les Grecs et les Tchèques afin qu’ils obéissent à la loi. C’est ignorer l’histoire que de prétendre le contraire. En particulier la Commission.

Les prohibitionnistes veulent faire pression sur les pragmatiques pour qu’ils leur laissent la possibilité de s’exprimer sur les interdictions potentielles. Brussels Signal, un site dont la ligne éditoriale est généralement favorable au gouvernement hongrois, où l’actuel commissaire à la santé Várhelyi a déjà travaillé, a obtenu le dernier document de négociation et l’a présenté comme une nouvelle positive pour les progressistes. Certains à Bruxelles soupçonnent que le moment de la fuite n’est peut-être pas tout à fait une coïncidence.

« Le document, envoyé aux délégués le 27 octobre et vu par Bruxelles Signal, représente un adoucissement par rapport à un projet antérieur plus agressif qui avait alarmé les défenseurs de la réduction des risques et suscité des craintes d’interdictions générales ou d’augmentations des taxes sur le vapotage et d’autres alternatives à la nicotine », peut-on lire dans l’article. Le message adressé aux pragmatiques est clair : « Vous avez obtenu ce que vous vouliez, alors reculez et laissez-nous parler de l’interdiction ».

Nous avions également le document mais nous avons choisi de ne pas le publier : il soutient toujours les interdictions et ne constituait donc pas une nouvelle pour nous. Mais je peux vous dire, pour l’avoir vu, qu’il ne fait absolument rien pour « apaiser les craintes » d’interdictions ou de hausses de taxes. Ces termes sont toujours d’actualité.

Les progressistes doivent rester fermes et ne pas accepter un seul point ou une seule virgule qu’ils ne voudraient pas se voir imposer lors de la révision de la DPT. Car c’est précisément ce qui se passera. C’est pour cela que la convention-cadre a été conçue.

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